Le plus souvent, il se fait appeler Alexandre.
Surintendant de la cour de Suède (un poste purement honorifique), et viticulteur à Saint-Blaise et en Valais. Commandeur de l'ordre de Wasa, distinction octroyée par le roi Oscar II le 21 janvier 1876.
Il fait construire à Vignier une maison de maître dans la propriété de Saint-Blaise appartenant à son père. Le domaine de Vignier (ou Vigner) produit alors du vin primé en 1859 (voir étiquette).
En 1869, il va chercher à Oslo deux
étalons offerts par le roi pour les mettre en action à Sion (VS).
Membre de la Société de Neuchâtel. S'occupe de la maison de santé de Préfargier (NE). Photographe passionné — l'un des premiers photographes de Suisse — et grand bricoleur. Fait construire le Mayen à Haute-Nendaz (VS) en 1879. Voir "
Le Mayen de Nendaz", ouvrage de Jean-Jaques de Dardel (Attinger, 2011). Louis Alexandre fut président de la Société agricole de la Suisse romande
11. il était aussi président et membre fondateur de la
Société Valaisanne d'Apiculture en 1887.
Nommé en 1880 bourgeois d'honneur de Nendaz (VS) pour services rendus à la population durant les épidémies de grippe des années précédentes.
12Notice nécrologique
Saint-Blaise. — Nous apprenons avec tristesse la mort de M. Louis-Alexandre de Dardel, survenue mardi à St-Blaise.
Le défunt avait 81 ans. Sa carrière a été résumée comme il suit par un correspondant de la "Suisse libérale" : "Rentré au pays en 1847, après quelques années passées au Havre et en Suède, il prit dès ce moment une part active aux affaires publiques de la commune et fut très longtemps membre dévoué des autorités locales. La Société cantonale d'agriculture le compte parmi ses membres fondateurs, et il fit pendant près d'un demi-siècle partie de la commission administrative de Préfargier, qu'il présidait encore il y a quelques mois. Actif, toujours simple et serviable, doué d'un très grand sens pratique, L. -A. de Dardel savait se rendre utile dans tous les domaines. Très lié avec Albert de Meuron, Léon Berthoud et les autres peintres de cette époque, il fit longtemps partie du comité de la Société des amis des arts, qui trouva constamment en lui un collaborateur précieux. Depuis la fondation de l'Église indépendante, il siégea à son synode comme délégué de Saint-Blaise.
L -A. de Dardel, dont le père avait acquis la nationalité suédoise, resta toute sa vie en relations avec la famille royale de Suède. Le roi Oscar l'avait, à la suite de services rendus, élevé à la dignité de surintendant de la cour et de commandeur de première classe de Torde Wasa. D'une force physique remarquable et d'un courage à toute épreuve, il ne reculait devant aucun danger lorsqu'il s'agissait de venir en aide à des gens en détresse. Un jour, à St-Blaise, un épouvantable coup de joran emmène au large un petit bateau monté par deux gamins inexpérimentés ; dans sa détresse l'un a déjà sauté à l'eau et disparu ; les cris "au secours !" de l'autre se perdent dans la bourrasque. Le bateau disparaît toujours plus sans que personne ose se porter à son secours. Arrive L.-A. de Dardel. — Voyons, dit-il, en lui frappant sur l'épaule, à un vieux pêcheur qui regardait consterné, n'y a-t-il plus d'hommes à Saint-Blaise? Qui vient avec moi? Il saute dans un bateau de pêche, deux hommes l'y suivent, et au bout d'une heure ils ramènent le gamin sain et sauf. Ce trait peint l'homme. Le défunt aimait ardemment son pays de Neuchâtel, et quand il se donnait, se donnait tout entier. Beaucoup perdent en lui un ami sûr, au cœur chaud et fidèle, dont le souvenir leur sera toujours précieux. Que sa famille en deuil reçoive l'expression de leur douloureuse sympathie.
C.
Aux lignes qui précèdent, nous ajouterons l'assurance que nous prenons une vive part au deuil de notre sympathique confrère, M. Otto de Dardel, rédacteur en chef de la "Suisse libérale".
Feuille d'avis de Neuchâtel, 14 novembre 1901, p.3